Ancienne championne de karaté, marathonienne…la liste de ses activités ne laisse aucun doute sur la place occupée par le sport dans la vie de Christelle Froehlicher. Ni sur tout ce qu’il lui procure, de la liberté à la pugnacité, du sentiment d’être à sa place à la sensation d’y puiser ce qui la fait avancer.

 

« L’impression de me donner corps et âme » : c’est ainsi que Christelle Froehlicher évoque sa passion du sport, et en particulier de la course à pied, « une activité dans laquelle je puise mon équilibre ». Pour la jeune femme, le sport est un véritable exutoire et ses bienfaits sont multiples, entre pugnacité, profond sentiment de liberté et l’impression d’évoluer dans un milieu qui lui correspond parfaitement, « qui lui parle ».

 

 

Si Christelle a toujours -un peu- couru pendant sa période « karaté », notamment dans le cadre de sa préparation physique générale, c’est en 2016 qu’elle se met sérieusement à la compétition de course à pied . « Même si j’ai couru le marathon des sables en 2003 à un moment délicat de ma vie. » 

Quelques 16 années plus tard, la voici à l’équivalent de 11 marathons sur une année. « En 2019, j’ai commencé par le Marathon de Tel Aviv, avant d’enchainer avec celui des Sables en avril, le Swiss Canyon Trail deux mois plus tard et le Marathon de Berlin. Pour terminer par celui de New York. Les deux derniers faisant partie des 6 World Marathon Majors*. »

 

 

Modeste, Christelle dit essayer « de performer de son mieux ». Toujours accompagnée, presque portée, par ELA « D’une certaine manière, toutes les personnes qui se lancent dans des épreuves de type trail ou ultra trail courent après quelque chose, cela va bien au-delà de la performance sportive. Je me retrouve totalement dans la course à pied ; là se situent les ancrages importants de ma vie. »

La Samouraï au cœur kenyan 

Tout comme le Japon, le Kenya est devenu le nouveau point d’ancrage de Christelle, son port d’attache et terrain d’expression. Un lien fort s’est tissé entre ce pays et elle. Une belle histoire humaine et sportive s’écrit, dans l’exigence mais tout en simplicité. En attendant les prochaines compétitions, Christelle continue de courir avec beaucoup de sincérité et d’engagement.

Si tu ne t’entraines pas, tu n’arriveras pas au bout. Si tu t’entraines, tu arriveras peut-être au bout.

Pour notre sportive, à chaque coureur son propre équilibre et l’intensité qui lui correspond. A ceux qui voudraient se lancer, Christelle conseille :

Une bonne préparation physique car les longues distances requièrent de l’expérience. « Tout le monde peut finir un marathon mais si la ligne d’arrivée se fait « sur les genoux », c’est que quelque chose a fait défaut. »

Une préparation psychologique, tout aussi importante. Car, si bien évaluer ses capacités physiques est vital, rester lucide l’est tout autant, même s’il est possible de quitter sa zone de confort. En bref, « si tu ne t’entraines pas, tu n’arriveras pas au bout. Si tu t’entraines, tu arriveras peut-être au bout. »

Une cohérence d’ensemble par rapport à ses objectifs de l’année. La compétition est un acte très personnel, il est primordial de tenir compte de son âge et de son background de départ, car nos blessures nous accompagnent toujours.

Une grande vigilance vis-à-vis des signes envoyés par son corps. « Et si besoin, ralentir, se réadapter car l’objectif est de durer sans finir « cabossé de partout » sinon c’est la frustration assurée. Selon moi, il est possible de débuter tout sport à tout âge mais il faut s’adapter. Et penser à récupérer lorsqu’on intensifie son effort. »

En parallèle, Christelle conseille aussi la pratique de sports « portés » (vélo, natation…) pour travailler l’endurance et reposer ses genoux.

Enfin, et c’est peut-être la clé de tout, l’adhésion de l’entourage au projet et au rythme imposé par la préparation et la course est primordiale. Celui qui ne court pas doit être présent et impliqué.

 

 

Les sportives s’affirment et font évoluer les mentalités.

Et sinon, qu’en est-il de la place des femmes dans le sport de haut niveau ? Le karaté est pratiqué par les deux sexes mais les compétitions restent non mixtes même si les règles et les combats sont identiques. Une femme devra davantage confirmer ses résultats pour voir sa légitimité reconnue.

Néanmoins, Christelle le constate, la tendance est à l’évolution des mentalités. Les femmes n’ont plus peur de se confronter sportivement aux hommes et de se mettre en avant. Bien sûr, il reste du chemin à parcourir mais la jeune femme est optimiste car les sportives savent aujourd’hui s’affirmer pour faire changer les mentalités. Tout en conservant leur capital féminin, en se distinguant des hommes par une sensibilité ou une finesse différente.

* Les World Marathon Majors (WMM)

Ils sont au nombre de six, répartis dans le monde entier : Berlin, Boston, Chicago, Londres, New York et Tokyo. Grâce à son classement sur ceux de Berlin et New York, Christelle est automatique sélectionnée pour Boston et Chicago. Lorsque les temps ne le permettent pas, un tirage au sort détermine les participants.

A lire aussi : « ELA mon vrai combat »

 

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